Prochaine rencontre
Nos actualités
Pourquoi la scène de Bayreuth est-elle spéciale ? (extrait de l'Almanach Bayreuth 2025)
Une première dans l'histoire du Festival de Bayreuth ! La Société des amis de Bayreuth a fêté son 75e anniversaire non seulement musicalement mais aussi visuellement. Quarante passionnés et passionnées de photographie, membres de la Société, mais aussi des photographes d'Allemagne, d'Autriche ou de Suisse avaient été invités pour des ateliers photo en exclusivité dont le but était de partir en safari photo jusque dans les tréfonds du Festspielhaus, le tout sous la conduite d'un grand professionnel de la photographie, Micha Pawlitzki. Sans la présence aucune d'un quelconque public ou de répétitions, les photographes ont pris possession de l'espace théâtral, à la recherche de nouvelles perspectives, se confrontant au plus près au gigantisme du plateau et des machineries complexes des dessous de scène, fixant dans leurs images l'étroitesse incroyable et l'énergie de la fosse, tirant le portrait de perruques originales dans le département maquillage, toujours à la recherche de motifs innovateurs dans les salles adjacentes et les coulisses. Quel privilège grandiose ! Merci !
Les clichés réalisés par les photographes de l'atelier photo sont à retrouver dans l'édition allemand/anglais de l'édition 2025 de l'Almanach pp. 11, 79, 118/119, 120-127, 154/155, 167, 168 et 171.
Conférence de Sandro Cometta
"DON CARLOS : Avec ou sans « S » ?"
Acte 2, scène1, on écoute Don Carlos et Rodrigue qui célèbrent la liberté et leur amitié, qui sont les thèmes principaux de l’opéra :
« Dieu, tu semas dans nos âmes,
Un rayon de mêmes flammes,
Le même amour exalté,
L’amour de la liberté. »
C’est la version française de l’opéra qui est choisie ici, car c’est bien la version originale de Verdi.
Rappel de l’intrigue de l’opéra.
Tout est faux dans l’opéra dit Verdi, même si les personnages ont réellement existé, sauf Rodrigo. La princesse Eboli a vécu, elle était borgne, a eu 10 enfants et a fini sa vie en prison! Elisabeth n’était pas bien belle. Carlos, prince des Asturies était bossu, épileptique, bête et méchant, d’où son éviction du trône. Mais son intérêt pour les Flandres est prouvé (pour échapper à son père?). Il mourut à une vingtaine d’années. Les amours entre le fils et la belle-mère sont totalement inventées. Ils avaient été fiancés mais le roi de France et Catherine de Médicis avaient refusé le mariage en raison des tares de l’infant. La princesse avait 14 ans quand elle a épousé Philippe II (33 ans), le père de Carlos. Mariage heureux mais qui s’achève par la mort d’Elisabeth à 23 ans.
Conférence de Nicolas Crapanne
Ce « Carnet Brun », sorte de journal de bord de R. Wagner, contient aussi des esquisses en prose, des ébauches musicales, des notes autobiographiques, mais il est resté longtemps inconnu des wagnériens et sa publication est une véritable aventure.En 2015 N.Crapanne, qui travaillait sur une biographie de Wagner, entend parler de l’existence de ce journal intime. Jusque-là, la vie de Wagner était essentiellement connue, ou plutôt revue et corrigée par Cosima, et s’arrêtait à la rencontre avec Louis II de Bavière en 1864. Wagner a ensuite demandé à Cosima de tout noter à partir du 1er janvier 1869. On manquait donc d’informations sur une période de 4 ans.
En fait toutes ces notes étaient consignées dans ce Carnet Brun que Cosima avait offert à Wagner. Mais il n’était pas destiné à être publié. À la fin de sa vie, Cosima en a fait don à sa fille Eva, qui à la mort de sa mère en a fait don à la ville de Bayreuth en 1931.
En 1975, lors du centenaire de la création de l’opéra de Bayreuth, le carnet est retrouvé et déchiffré (assez difficile car il est écrit avec de véritables pattes de mouche !) et publié. Il est ensuite traduit en anglais en 1988, puis en italien en 91 avec des notes critiques.
Conférence de Pascal Huynh
Vers 1927, on est dans une période de stabilisation de la République de Weimar (après les troubles qui avaient suivi la Grande Guerre) et l’Allemagne se remet de la crise économique et de l’inflation.
A Berlin on assiste à un foisonnement de musique, de compositeurs et d’interprètes. Kurt Weil est l’une des figures les plus marquantes mais tous se dressent contre le romantisme et les opéras de Wagner. En 1927, K. Weil écrit un article dans un grand quotidien allemand qui va marquer la période.
L’actualité de l a musique se veut parallèle à l’évolution du langage. La question est la fonction même de la musique. Il faut donc lutter contre le pathos et la redondance de Wagner. On va écrire des opéras de 50 minutes ! Une véritable compression du temps… Il faut écrire pour un nouveau public, une nouvelle génération, avec des formes qui leur ressemblent. C’est un courant qui succède à l’expressionnisme.






