« Je suis tout rempli de cette Tétralogie » : Gabriel Fauré face à Richard Wagner
« Je suis tout rempli de cette Tétralogie » : Gabriel Fauré face à Richard Wagner"
Comme tout compositeur européen de la seconde moitié du XIXe siècle, Gabriel Fauré (1845-1923) fait ses apprentissages dans un monde artistique de plus en plus wagnérien. Avec Saint-Saëns, dans le salon de Pauline Viardot, il s’y initie et part en Allemagne dès les années 1880 où Les Maîtres chanteurs le laissent « müde d’admiration ». Ce sera d’ailleurs son drame préféré.
« Détestant » Tristan, « méfiant » envers Parsifal, Fauré entame une carrière de chambriste et de compositeur de mélodies qui l’éloignent, pense-t-il, de l’orbe de Bayreuth alors même que son oeuvre se teinte d’une sensualité, d’une vénusté que lui suggèrent ses muses.
Il cède tardivement à la tentation de l’art lyrique avec un mélodrame à grand spectacle, Prométhée (1900) puis un drame lyrique Pénélope (1913) où il semble suivre l’injonction de Nietzsche « Il faut méditerraniser la musique » pour faire pièce à Wagner sans véritablement y parvenir.
C’est à Annecy qu’il passera ses derniers étés, loin des luttes esthétiques pour créer un art lyrique national, dans la sérénité chambriste de ses ultimes partitions.
La conférencière : Agrégée de lettres classiques, Cécile Leblanc est maître de conférences à la Sorbonne-Nouvelle-Paris 3. Derniers articles en date : « Vénusté de Fauré » pour le Bulletin Marcel Proust (BMP, à paraître) et Prométhée (sur Fauré, Élémir Bourges et Gustave Samazeuilh, à paraître également).
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- 2024-10-05 15:00